Un message fort dans un contexte symbolique

Après deux mois d’absence sur la scène publique, Mountaga Tall a choisi ce jour hautement symbolique pour s’exprimer. En effet, cette date coïncidait non seulement avec la Journée internationale de la Démocratie, mais aussi avec la veille du Maouloud, fête religieuse célébrant la naissance du Prophète Muhammad (Paix et Salut sur Lui). Dans ce contexte solennel, ses propos ont résonné avec une intensité particulière, mêlant ainsi réflexion politique et ancrage religieux.

Mountaga Tall a débuté son intervention en exprimant sa solidarité avec les acteurs politiques actuellement détenus au Mali. Il a rappelé que la détention préventive doit être une exception dans un État de droit, soulignant qu’elle ne devrait être appliquée que lorsque des risques clairs pour l’ordre public, de fuite ou de manipulation des témoins existent. Pour lui, les conditions actuelles de détention de ces personnalités politiques ne justifient pas leur maintien en prison. Il a ainsi appelé à leur libération, arguant que cela contribuerait à restaurer la confiance dans la justice malienne.

Un plaidoyer pour la réconciliation nationale

Le président du CNID Faso a ensuite évoqué la Semaine Nationale de la Réconciliation (SENARE), une initiative visant à renforcer la cohésion nationale dans un Mali en quête de stabilité. Selon Mountaga Tall, ce moment doit être saisi par les autorités pour adresser un message fort en faveur de l’unité du pays. Dans son discours, il a mis en avant l’importance d’une réconciliation nationale véritable, où chaque acteur de la société joue son rôle pour consolider la paix et éviter la fragmentation sociale.

La dénonciation des dérives pseudo-démocratiques

Mountaga Tall n’a pas manqué d’appeler les démocrates à dénoncer les « pseudo-démocrates », ces acteurs qui, une fois au pouvoir, ont détourné les principes démocratiques à des fins personnelles. Il a tenu à clarifier que ce n’est pas la démocratie elle-même qui est remise en question, mais plutôt les pratiques déviantes de certains individus. Ces comportements, selon lui, ont fragilisé les institutions et miné la confiance du peuple envers ses dirigeants. Il a rappelé que la Charte de la Transition, ainsi que la nouvelle Constitution malienne adoptée le 22 juillet 2023, réaffirment l’attachement du peuple malien aux valeurs démocratiques issues de la révolution du 26 mars 1991.

Un appel à la justice et à la démocratie participative

Profitant de la proximité avec la fête du Maouloud, Mountaga Tall a conclu son intervention par une référence religieuse en évoquant le concept de « Shûra », un principe coranique de délibération collective. Pour lui, ce principe est un précurseur de la démocratie moderne et souligne l’importance de la concertation dans la gouvernance. Il a insisté sur la nécessité de ne pas confondre les dérives autoritaires de certains responsables politiques avec les idéaux démocratiques. En rappelant que la démocratie n’a comme alternative que la dictature, il a exhorté les Maliens à protéger leurs institutions.

Conclusion : préserver les acquis démocratiques

En cette Journée internationale de la Démocratie, Mountaga Tall a lancé un appel à la vigilance et à l’action. Il a rappelé que la démocratie, bien qu’imparfaite, reste le meilleur rempart contre l’autoritarisme. Il a conclu avec une phrase forte : « Faisons meilleure connaissance avec la Démocratie qui n’a comme alternative que la dictature ! Protégeons la Démocratie ! Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ! »

Ce plaidoyer intervient dans un contexte malien où les valeurs démocratiques sont souvent mises à rude épreuve. Le message de Mountaga Tall vise à encourager un débat sain et à rappeler aux acteurs politiques l’importance de respecter les principes qui garantissent la stabilité et la prospérité du pays.