La Cour suprême du Chili a condamné ce vendredi 5 janvier quatre anciens militaires à 20 ans d’emprisonnement pour l’homicide et la tentative d’homicide de deux jeunes chiliens dans l’affaire des « Quemados » – « Brûlés » en français –, un épisode de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

La Cour suprême du Chili a pris sa décision. Quatre militaires du régime Pinochet, aujourd’hui partis à la retraite, ont été condamnés à 20 ans d’emprisonnement pour l’homicide et la tentative d’homicide de deux jeunes chiliens, dans l’affaire des « Quemados » – « Brûlés » en français – d’après les informations de l’Agence France Presse.

Une blessée grave et un mort

Cet épisode sombre de la dictature d’Augusto Pinochet s’est produit des années plus tôt, dans un contexte politique très sensible. Le 2 juillet 1986, une grève nationale s’empare du pays, en opposition au régime militaire d’Augusto Pinochet. Ce jour-là, des militaires sous les ordres de l’officier Pedro Fernandez Dittus, patrouillent dans les rues de Santiago puis arrêtent, frappent, arrosent de carburant et brûlent deux jeunes chiliens.

Les victimes : une étudiante âgée de 18 ans, Carmen Gloria Quintana, et un photographe de 19 ans, Rodrigo Rojas de Negri. Celui-ci meurt quatre jours après l’incident, de suite de ses graves blessures.

Cette affaire, baptisée « Quemados » ou « Affaire des Brûlés » est l’une des plus emblématiques des dernières années de la dictature Pinochet et a d’ailleurs déclenché une série de vives protestations, tant à l’intérieur du Chili qu’à l’extérieur.

La fin d’« un long processus, très éprouvant »

Ce vendredi, la Cour suprême du Chili a donc rendu son verdict, et condamné à 20 ans de prison les officiers du régime Pinochet Pedro Fernandez Dittus, Julio Castañer Gonzalez, Ivan Figueroa Canobra et Nelson Medina Galvez pour l’homicide de Rojas de Negri et la tentative d’homicide de Carmen Gloria Quintana.

Ce jugement met « fin à un long processus, très éprouvant, lors duquel il a fallu contester une thèse officielle établie par le dictateur selon laquelle les jeunes s’étaient brûlés eux-mêmes car ils portaient des bombes incendiaires sous leurs vêtements », a commenté l’avocat de Carmen Gloria Quintana, Nelson Caucoto, cité par une radio locale.

L’affaire Quemados est l’une des plus emblématiques des dernières années de la dictature Pinochet (1973-1990), qui a fait plus de 3 200 morts ou disparus.