MASA 2026 : 39 artistes pour le Festival et 60 compagnies pour le Marché dévoilés en conférence de presse à Abidjan

À la Maison du MASA, à Abidjan, la direction générale et le Comité artistique international ont dévoilé, lors d’une
conférence de presse, la sélection officielle du MASA 2026 : 39 artistes et groupes pour le
Festival et 60 compagnies et troupes artistiques pour le Marché, issus de dizaines de pays
et de douze disciplines du spectacle vivant. Une annonce qui confirme le rôle du MASA comme carrefour stratégique des
industries culturelles et créatives africaines.

Ce jour-là, à la Maison du MASA, la salle est pleine : artistes, journalistes, représentants d’institutions,
partenaires et opérateurs culturels se retrouvent pour un moment clé de la biennale. La conférence de presse est
dédiée à la présentation officielle des groupes artistiques sélectionnés pour la 14^e édition du
MASA, dans ses deux versants indissociables : le MASA Marché, plateforme professionnelle,
et le MASA Festival, vitrine festive ouverte au grand public.

À la tribune, la maîtresse de cérémonie, Alexia Grogabada, donne le ton en rappelant l’enjeu :
annoncer « en avant-première » une sélection très attendue, fruit de plusieurs mois de travail du
Comité artistique international (CAI). Puis la parole revient au directeur général du MASA,
Abdramane Kamaté, qui situe l’exercice dans une perspective plus large : mettre en lumière
non seulement une programmation, mais aussi une vision de la culture comme secteur économique structurant.

Une conférence de presse pour deux annonces majeures

« Nous sommes sur le point de faire un exercice particulièrement important », rappelle le directeur général
en ouverture, en soulignant le caractère sensible de cette proclamation pour les artistes, le ministère de la Culture
et de la Francophonie, et plus largement pour la Côte d’Ivoire. L’objectif de la rencontre est double :

• présenter les 39 artistes et groupes retenus pour le MASA Festival 2026 ;
• annoncer les 60 compagnies et troupes artistiques sélectionnées pour le MASA Marché 2026.

Deux listes complémentaires, mais un seul message : le MASA 2026 se conçoit comme un écosystème complet,
où se rencontrent la fête et le business, la grande scène populaire et le travail discret des programmateurs,
producteurs, diffuseurs et financeurs du spectacle vivant.

Le MASA, deux ambiances, une même passion

Au cœur de la conférence de presse, un message revient comme un refrain : « MASA Marché, business et
réseautage ; MASA Festival, show et célébration ». Les deux visages de l’événement sont
clairement assumés. Le MASA Marché est présenté comme un marché professionnel dédié aux artistes
africains et de la diaspora : on y voit des spectacles, mais aussi des rencontres B2B, des formations, des
ateliers, des rendez-vous entre professionnels qui « signent des deals » et boostent la diffusion des
œuvres africaines.

Le MASA Festival, lui, incarne la dimension festive : musique, danse, théâtre, humour, mode,
spectacles en plein air, grandes scènes en centre-ville, « bonnes vibes » dans Abidjan et invités venus du
monde entier pour un show international. L’un ne va pas sans l’autre : d’un côté, la visibilité et l’adhésion
du public ; de l’autre, le travail patient de construction de carrières, de tournées et de réseaux professionnels.

Programmateurs et CAI : au cœur de la mécanique MASA

Une large partie de la présentation est consacrée à une pédagogie rarement formulée devant les caméras :
qui choisit les spectacles ? comment se fait la sélection ? que recherchent réellement les
programmateurs ? Un module vidéo puis des explications en direct détaillent ce processus.

Le programmateur y est décrit comme « un passeur, un défricheur de talents », au cœur de
la chaîne de diffusion artistique : il regarde, écoute, compare et sélectionne les spectacles selon leur
qualité, leur originalité et leur potentiel de tournée. Sans ces programmateurs, rappelle le message, « les
artistes n’auraient pas d’espace pour montrer leur travail » ; ce sont eux qui font circuler les œuvres et
contribuent directement à la carrière des artistes.

Au MASA, ces programmateurs se retrouvent dans le Comité artistique international (CAI), organe clé
chargé de la sélection. Composé d’une vingtaine de professionnels des arts vivants venant des États-Unis, de Corée du
Sud, du Cameroun, du Maroc, du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Brésil, du Burkina Faso, du Nigeria, du Mozambique,
du Rwanda et d’autres pays, le CAI assure une double mission :

• garantir une sélection rigoureuse, équitable, représentative de la diversité des scènes africaines et de la diaspora ;
• offrir un regard international sur les tendances du spectacle vivant, tout en valorisant l’authenticité des expressions africaines.

Le CAI, « âme critique du MASA », ne se contente donc pas de trier des dossiers :
il construit, édition après édition, une image du « meilleur de la création artistique africaine contemporaine ».

Un processus de sélection exigeant : de l’appel à candidatures à la proclamation

Tout commence plusieurs mois avant l’événement. Un appel à candidatures est lancé à l’international,
invitant artistes, compagnies et groupes à déposer un dossier complet en ligne : captation vidéo du spectacle,
dossier artistique, revue de presse, fiches techniques. Ces éléments permettent au CAI de visionner, comparer,
contextualiser chaque proposition.

Le comité s’appuie alors sur des critères clairs et rigoureux :

• l’originalité et la qualité artistique du projet ;
• le professionnalisme des artistes et de leurs équipes ;
• la pertinence du propos, qu’il soit culturel, social ou politique ;
• la faisabilité technique dans le cadre du dispositif MASA ;
• un équilibre géographique entre régions d’Afrique et diaspora ;
• une diversité de disciplines et un juste mélange entre voix émergentes et artistes confirmés.

À l’issue de ce travail de visionnage et de délibération, la programmation officielle du MASA est
constituée. La conférence de presse marque le moment où cette sélection sort de la confidentialité du comité pour
entrer dans l’espace public et médiatique.

39 artistes pour le MASA Festival 2026 : la vitrine festive

La première partie des annonces concerne le MASA Festival. Pour cette 14^e édition, la
direction et le CAI ont retenu 39 artistes et groupes, issus de plus de vingt pays, dans
neuf disciplines majeures du spectacle vivant. Musique, danse, théâtre, humour, cirque et autres
formes scéniques se croiseront sur différentes scènes d’Abidjan, dans des configurations tantôt en plein air,
tantôt en salles.

Pour le public, cette sélection est la promesse d’un grand show populaire, fidèle à la réputation
du MASA Festival. Pour les artistes retenus, c’est un tremplin : visibilité accrue, contact direct avec les
programmateurs, possibilité de tournées et de co-productions.

La conférence de presse n’entre pas dans le détail des noms, qui figurent dans le communiqué spécifique et les
publications officielles, mais rappelle que la programmation a été conçue pour offrir :

• une photographie équilibrée des scènes africaines contemporaines ;
• une place à la jeune création, aux esthétiques émergentes ;
• des passerelles entre traditions réinventées et expérimentations urbaines.

Farafinet.info, présent à la conférence de presse, renvoie pour la liste intégrale des 39 artistes et groupes à
l’article dédié publié sur la plateforme, afin de permettre une consultation détaillée de chaque nom, pays et
discipline.

60 compagnies pour le MASA Marché 2026 : le cœur professionnel

La seconde annonce majeure porte sur le MASA Marché 2026. Après examen de 1 866
dossiers de candidatures provenant de 51 pays, le CAI a retenu 60 compagnies et
troupes artistiques issues de 28 pays pour la programmation du Marché. Ces projets couvrent
douze disciplines : théâtre, musique, danse contemporaine, danse patrimoniale, danse urbaine,
slam, cirque, arts de la rue, conte, humour, marionnettes et spectacles jeune public.

Ici, l’enjeu dépasse la seule représentation scénique. Le MASA Marché est conçu comme une
plateforme stratégique pour faire circuler les œuvres, connecter les artistes aux programmateurs,
faciliter les rencontres avec les acheteurs, coproducteurs et institutions, et ouvrir des perspectives de diffusion
sur plusieurs saisons.

Pour les compagnies retenues, être sélectionné au MASA Marché signifie entrer dans un espace où se jouent des
trajectoires professionnelles à long terme. La direction rappelle que l’objectif n’est pas seulement de programmer
des spectacles, mais de transformer des projets artistiques en projets économiques viables, capables
de tenir dans la durée.

Farafinet.info propose par ailleurs un article détaillé consacré exclusivement à la
liste officielle des 60 compagnies et troupes artistiques du MASA Marché 2026, avec un tableau
complet par discipline et par pays, ainsi que le communiqué officiel en version PDF.

Un lieu de vie et de structuration du secteur culturel ivoirien

Dans son intervention, le directeur général du MASA insiste sur un point souvent méconnu : entre deux
éditions, la Maison du MASA n’est pas une coquille vide. Elle fonctionne comme un lieu de vie où
se croisent artistes, collectifs professionnels, fédérations et entrepreneurs culturels.

Il rappelle que, depuis la dernière biennale, plus de 1 200 entrepreneurs culturels ivoiriens
ont été formés au sein du MASA ou avec l’appui de ses partenaires (FDFP, CNPS, Agence Emploi Jeunes, etc.). Un
programme ambitieux de formalisation des entreprises culturelles a permis à des dizaines d’acteurs
de sortir de l’informel, de créer des structures déclarées, de stabiliser leurs pratiques professionnelles.

Le MASA prépare également de nouvelles sessions de formation, notamment à destination des
managers d’artistes, avec l’idée de proposer des cursus longs et structurants, dépassant les
ateliers d’un ou deux jours. Là encore, l’objectif est clair : professionnaliser la chaîne de valeur, pour
que les artistes ivoiriens « soient parmi ceux qui vendront le plus au MASA 2026 ».

Le MASA Lab : incubateur de projets et vitrine internationale

Autre chantier majeur évoqué devant la presse : le MASA Lab, centre d’incubation dédié aux
projets du spectacle vivant. Le directeur général souligne que l’ambition n’est pas seulement d’accompagner un
artiste isolé, mais d’incuber un projet dans toute sa chaîne : équipe artistique, management,
communication, technique, gestion.

Des artistes comme Renabla ou Ruth Tafébé sont cités en exemple. Passées par le
MASA Lab, elles ont récemment représenté la Côte d’Ivoire lors de grands événements comme
Visa for Music au Maroc ou le DOMAF au Cameroun. Pour la direction du MASA, ces parcours
illustrent la capacité du dispositif ivoirien à positionner des projets sur des marchés internationaux
lorsque la structuration et l’accompagnement sont au rendez-vous.

À travers le MASA Lab, la Maison du MASA assume un discours sans ambiguïté : la culture est aussi un
business, et il est légitime de vouloir que les artistes vivent dignement de leur travail. En
aidant les projets à devenir des produits exportables, le MASA contribue à enrichir les artistes, mais aussi, à
terme, le pays tout entier.

Programmateurs, artistes, publics : le MASA comme communauté élargie

Au fil de la conférence, un fil rouge se dessine : le MASA est présenté comme une
communauté de passionnés. Programmateurs, artistes, managers, techniciens, journalistes, publics,
institutions et partenaires y trouvent un terrain d’échanges, de négociation et d’inspiration. Les vidéos
pédagogiques insistent sur la dimension collective du processus : le CAI n’est pas un jury abstrait, mais un
pont entre les artistes, le public et les professionnels.

Pour un artiste sélectionné, les bénéfices vont bien au-delà d’une simple date de concert ou de représentation.
La sélection au MASA donne accès à une visibilité internationale, à des opportunités de diffusion
sur plusieurs continents, et à une reconnaissance qui pèse dans une carrière. C’est pourquoi la direction n’hésite
pas à parler de « mission au service des artistes, des publics et de la culture ».

Vers le MASA 2026 : un rendez-vous déjà en marche

En clôturant son intervention, le directeur général rappelle que cette conférence de presse n’est qu’une étape dans
une trajectoire plus longue. Depuis la fin du dernier MASA jusqu’à cette annonce officielle, la Maison du MASA a
multiplié formations, rencontres, incubations, et pose désormais les bases d’une édition 2026 ambitieuse.

Du 11 au 18 avril 2026, Abidjan sera ainsi le théâtre d’un double mouvement : une
célébration populaire, portée par le MASA Festival et ses 39 artistes, et un
marché professionnel de haut niveau, animé par les 60 compagnies sélectionnées, les programmateurs
internationaux et les acteurs des industries culturelles et créatives. Deux ambiances, une même passion :
faire des arts vivants africains un moteur de rayonnement, de dialogue et de développement.

Document de référence :
La liste officielle des 60 compagnies et troupes artistiques sélectionnées pour le MASA Marché 2026 est disponible
en version PDF ci-dessous.

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Boub’s SiDiBÉ, photojournaliste, producteur de contenus et spécialiste des dynamiques sociopolitiques du Sahel.
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