Korhogo (Côte d’Ivoire) — Lundi 27 octobre 2025, un hélicoptère MI-24D de l’Armée ivoirienne a effectué un posé d’urgence à l’aéroport de Korhogo à la suite d’une panne technique. Aucune victime n’est à déplorer. Au-delà du fait, l’incident rouvre le débat sur la maintenance, la disponibilité et la modernisation des flottes aériennes militaires en Afrique de l’Ouest.

Crash du MI-24D ivoirien à Korhogo : un incident technique qui interroge la résilience des flottes militaires africaines

Par la Rédaction – Farafinet.info

Les faits établis : panne technique, posé d’urgence, enquête ouverte

Selon le communiqué officiel de l’État-Major général des Armées, l’appareil a connu une panne technique au décollage, conduisant l’équipage à réaliser un posé d’urgence sur la piste. Aucune victime n’est signalée. Le Commandement de l’Armée de l’Air a dépêché une équipe technique pour sécuriser la zone et ouvrir une enquête visant à déterminer les causes exactes de l’incident.

Contexte capacitaire : un parc hérité, sous pression de maintenance

Le MI-24D, hélicoptère d’attaque polyvalent d’origine soviétique, demeure une plateforme robuste mais exigeante en maintenance. Dans plusieurs forces africaines, la disponibilité opérationnelle est affectée par la vétusté, la complexité d’accès aux pièces et des chaînes logistiques fragmentées. L’incident de Korhogo s’inscrit ainsi dans un questionnement plus large : comment maintenir des capacités aériennes crédibles alors que les menaces évoluent et que les appareils hérités vieillissent ?

Pourquoi la disponibilité aérienne compte

Au-delà des pertes humaines — inexistantes ici — un incident peut réduire temporairement la flotte, compliquer la planification des missions et contraindre la posture sécuritaire, notamment dans les zones sensibles du nord ivoirien, en interface avec l’instabilité sahélienne.

La bataille de l’information : rigueur factuelle contre rumeurs

Dans les heures qui suivent un incident militaire, les réseaux sociaux peuvent amplifier des hypothèses non vérifiées. D’où l’importance de croiser les sources, de privilégier les communiqués officiels et les vérifications indépendantes afin d’éviter toute confusion entre incident technique et acte hostile.

Ce que cet incident révèle : la souveraineté à l’épreuve du maintien en condition

La souveraineté ne se mesure pas qu’aux symboles. Elle se mesure aussi à la capacité d’entretenir, moderniser et faire voler les plateformes existantes. Korhogo rappelle que la résilience d’une force aérienne réside autant dans ses équipes de maintenance et ses chaînes d’approvisionnement que dans le nombre d’appareils alignés sur le tarmac.

Vers des réponses structurelles

• Investir dans la maintenance prédictive et les stocks critiques de pièces ;
• Renforcer les partenariats industriels pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement ;
• Planifier la modernisation graduelle des flottes les plus sollicitées.

À Korhogo, l’image d’un MI-24D renversé n’est pas celle d’un échec, mais le rappel d’un impératif discret : en Afrique, la puissance aérienne commence au sol, dans les hangars de maintenance.

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