Situé Avenue 16 Rue 19 à Treichville à Abidjan, le Yelam’s recevait sur sa scène le 27 juin 2025 les artistes Soukeina et Aïcha Traoré. Filleules de Koné Dodo, leur manager et producteur, Soukeina et Aïcha ont donné chacune une présentation répondant à l’attente du public.

Ce concert a permis de souligner la maturité scénique de deux voix, aux styles bien différents. Bleues, country, amapiano (sous-genre de la house music), R&B pour Soukeina et variété mandingue et reggae, pour Aïcha. Si la première chante en français, nouchi et anglais, la seconde a pour vecteur le bambara et le français.

C’est par le psaume 23, pas celui connu mot à mots de David, que Soukeina (par un récit personnel qui en est inspiré) introduit son répertoire d’une dizaine de titres, accompagnée de Loïc (Batterie), Lary (guitare) et Andy au piano. Le ton donné. Par ses chants, Soukeina se veut libre, à la fois rebelle et mélancolique.

Dans le doute de ses pensées, quand tout se met à chavirer selon le lyric, Soukeina,  par la sensualité des mots mis en musique, préfère trouver « le chemin de la maison » et pourquoi pas « Faire l’amour pour oublier », en chantant son blues.

Ces textes, tout comme « Memento Mori », sont inspirés de scènes de vie et mettant en scène le personnage (je) qui n’est autre que Soukeina.

Sollicitant à la guitare Lary pour chanter Trenches (profonde dépression), Soukeina choisit le Bleues – country, « le meilleur genre », admet Soukeina, pour exprimer sa douleur.

Chantant ‘’Blindée’’ qu’elle illustre d’une critique du film la « Casa de papel », porté par les personnages de Capitaine, le professor – ce dernier qui élabore les plans comme le fait pour elle Koné Dodo, Soukeina s’identifie au troisième (personnage), le fou furieux. Bien dit. Mais la chanteuse, talentueuse comme l’a d’ailleurs relevé Carter Lil Black qui s’est dit honoré de partager un duo la scène avec Soukeina, doit réveiller la ‘’folie’’ qui sommeille en elle. Un peu de rage dans la voix et dans le jeu pour habiter ses émotions sur des notes qui en demandent, seront d’un plus.

Quid de Aïcha Traoré ? La chanteuse, il ne fait aucun doute, se bonifie scène après scènes et prend du coffre. Sa prestation au Yelam’s en est un témoignage. En cela, le journaliste et homme de culture, promoteur de Radio Afrika, Mory Touré (Mali) ne dit pas le contraire. «Aïcha Traoré a pris du volume, musicalement », a-t-il souligné.

Accompagnée de Arnold (basse guitare), Thomas (batterie), Philomon à la percussion, Fériol et Herman au piano et à la guitare, Aïcha offre une musique mandingue, au courant de Wassoulou et rythmé par un jeu de guitare, de djembé (percussion), de dozo n’goni, etc. La danse est naturellement au rendez-vous et la chanteuse ne s’en prive guère.

Dans cette communion avec le public, Aïcha déroule huit titres dont Baraka, Djanfasso, Môgôya, Djorolé, Dounougnan, etc.

Après ce challenge relevé au Yelam’s, Soukéina et Aïcha Traoré donnent rendez-vous au public le 6 juillet 2025, à l’Acoustic situé Rue des Jardins aux Deux Plateaux – Vallons.

Koné SEYDOU