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🌍Wole Soyinka, l’exil intellectuel et la fracture du savoir africain

🌍 En Afrique de l’Ouest, les transitions s’enchaĂźnent, les peuples rĂ©sistent et l’avenir s’écrit Ă  la plume de la souverainetĂ©. Farafinet.info donne la parole aux voix du terrain, celles qui vivent l’Afrique, la pensent, et la bĂątissent, loin des plateaux d’illusion.

 

 

 

 

Wole Soyinka, l’exil intellectuel et la fracture du savoir africain

Par Boub’s SiDiBÉ — Farafinet.info | Bamako, 31 octobre 2025





La rĂ©vocation du visa amĂ©ricain du Prix Nobel nigĂ©rian Wole Soyinka dĂ©passe le simple incident diplomatique : elle met Ă  nu un paradoxe tenace, celui d’une Afrique qui exporte son excellence intellectuelle tandis que ses universitĂ©s s’assĂšchent. Entre prestige global et responsabilitĂ© locale, la souverainetĂ© du savoir demeure l’angle mort de nos politiques publiques. Pour mĂ©moire, la premiĂšre analyse morale et civique a Ă©tĂ© publiĂ©e sur MaliBuzz.TV.

Une humiliation symbolique, un avertissement structurel

Le 28 octobre 2025, à Freedom Park (Lagos), Wole Soyinka annonce que son visa américain B1/B2 est révoqué. La lettre du Consulat, datée du 23 octobre, invoque une clause vague : « des informations supplémentaires sont devenues disponibles aprÚs la délivrance du visa ». Aucune faute alléguée, mais un accÚs désormais bloqué.

La confĂ©rence de presse, tenue sous le thĂšme « Unending Saga: Idi Amin in Whiteface ! », a marquĂ© les esprits. C’est la rĂ©action d’un intellectuel africain qui a bĂąti une grande partie de sa carriĂšre dans les universitĂ©s amĂ©ricaines et dĂ©couvre que la reconnaissance Ă©trangĂšre a ses limites politiques.

De la libertĂ© d’expression Ă  la dĂ©pendance culturelle

Le cas Soyinka illustre la fragilitĂ© d’une libertĂ© d’expression dĂ©localisĂ©e : nos grandes voix brillent ailleurs, mais rarement chez elles. Le dĂ©bat africain reste sous-titrĂ© en langues Ă©trangĂšres, les universitĂ©s sous-financĂ©es, et la recherche tributaire des bourses du Nord. La libertĂ© intellectuelle n’existe pas sans souverainetĂ© acadĂ©mique.

La diaspora savante : fierté légitime, absence coupable

Des milliers d’universitaires africains enseignent dans les plus grandes universitĂ©s du monde. C’est une rĂ©ussite individuelle. Mais chaque poste acceptĂ© Ă  Yale, Oxford ou Paris-Sorbonne est aussi un poste vacant Ă  Bamako, Cotonou ou Abidjan. On cĂ©lĂšbre leur excellence pendant que nos Ă©tudiants manquent d’encadrement, de laboratoires, de bourses.

Nos professeurs partent enseigner ailleurs, pendant que nos jeunes apprennent Ă  partir.

Souveraineté du savoir : une urgence politique

La leçon de l’affaire Soyinka : sans institutions africaines solides, la dignitĂ© intellectuelle reste conditionnĂ©e Ă  un visa. L’Afrique doit investir dans ses universitĂ©s, ses revues, ses Ă©coles doctorales et ses carriĂšres locales. Les États-Unis peuvent refuser une entrĂ©e ; ils ne peuvent confisquer un continent de chercheurs, s’il se dĂ©cide Ă  bĂątir pour lui-mĂȘme.

Conclusion

Wole Soyinka n’est pas qu’un cas individuel : il incarne le miroir d’un continent en exil. La reconnaissance extĂ©rieure ne vaut rien sans enracinement intĂ©rieur. L’Afrique ne manque pas de penseurs, elle manque de penseurs qui acceptent d’y rester — et d’y transmettre.

“Le savoir africain ne vit qu’en exil, tolĂ©rĂ© mais jamais enracinĂ©.”

Références

 

© 2025 Farafinet.info — Par Boub’s SiDiBÉ | RĂ©daction panafricaine

 

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