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Sénégal : Conflit Sonko–Diomaye Faye, une crise inédite au sommet de l’exécutif

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Sénégal : Conflit Sonko–Diomaye Faye, une crise inédite au sommet de l’exécutif

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye lors de prises de parole politiques
Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye, au cœur d’un bras de fer inédit au sommet de l’État sénégalais.




Un tandem victorieux, mais désormais fragilisé de l’intérieur

Le Sénégal traverse une période de turbulence politique profonde. Le président
Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko – alliés lors de la conquête du pouvoir – apparaissent aujourd’hui comme deux pôles qui s’éloignent dangereusement.

Les derniers développements, largement commentés dans la presse sénégalaise et internationale, donnent l’image d’un exécutif fragmenté, où rivalités d’influence, visions divergentes et stratégies parallèles s’entrechoquent. Des analyses de
Jeune Afrique
, du Monde ou encore de
RFI
évoquent toutes un « bras de fer » et un « affrontement inévitable » au sommet de l’État.

Cette analyse met en lumière la montée d’un conflit désormais ouvert, dont les implications dépassent le simple jeu partisan : stabilité institutionnelle, cohésion de la coalition au pouvoir et avenir du projet politique issu du duo « Sonko–Diomaye ».

Chronologie de la crise Sonko–Diomaye

  • 24 mars 2024 : Élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal, dans le sillage du projet politique porté avec Ousmane Sonko.
  • Septembre 2025 : Selon plusieurs sources, le président donne des instructions pour réorganiser la coalition présidentielle « Diomaye Président ».
  • Fin octobre–début novembre 2025 : Les tensions internes s’accentuent autour de la place du PASTEF et du contrôle des appareils de coalition.
  • 8 novembre 2025 : Ousmane Sonko organise à Dakar un gigantesque « Terra Meeting », une démonstration de force inédite pour un Premier ministre en exercice.
  • 12 novembre 2025 : Le président annonce le changement de direction de la coalition, écarte une proche de Sonko et promeut Aminata Touré comme superviseure générale. Le PASTEF répond par un communiqué critique.
  • Mi-novembre 2025 : Les médias parlent désormais ouvertement de « clash », de « guerre des visions » et de risque d’éclatement de la coalition au pouvoir.




1. Le «Terra Meeting» du 8 novembre : une démonstration de force aux allures d’opposition interne

Au centre de la séquence actuelle se trouve un rassemblement massif organisé par Ousmane Sonko, que lui-même a baptisé « Terra Meeting ». L’objectif : rassembler le plus de monde possible et imposer une image de force populaire incontestable.

Selon les estimations, le parking du stade Léopold Sédar Senghor, rempli de manière dense, pouvait accueillir jusqu’à environ 270 000 personnes. Des militants sont venus des quatre coins du Sénégal, donnant à l’événement un caractère national et non plus simplement partisan.

Pour certains analystes, cette démonstration a un message clair à l’adresse du chef de l’État :
« Vous avez la légitimité constitutionnelle, mais moi j’ai la légitimité populaire. » Un exercice d’autant
plus inédit qu’il provient d’un Premier ministre en fonction, et non d’un opposant classique, comme le
souligne une analyse de SenePlus.

Cette posture interroge : Ousmane Sonko est-il en train d’assumer le rôle d’opposant interne à l’intérieur même de l’exécutif ? La question parcourt désormais les studios de radios, les plateaux de télévision et les réseaux sociaux sénégalais.

2. Réorganisation de la coalition : l’étincelle qui met le feu aux poudres

Quelques jours après le Terra Meeting, la tension franchit un cap. Le président Bassirou Diomaye Faye annonce une réorganisation stratégique de la coalition présidentielle « Diomaye Président ».

Une proche de Sonko, Aïssatou Mbodj, est écartée de la coordination, tandis qu’Aminata Touré,
conseillère spéciale du président, est propulsée à un poste clé de supervision politique. La décision est
interprétée comme un désaveu public du Premier ministre. Des médias comme Africanews parlent même de « guerre politique » ouverte entre les deux hommes.

En réaction, Ousmane Sonko convoque en urgence la direction du PASTEF et publie un communiqué qui conteste implicitement le pouvoir de réorganisation du président au sein de la coalition. D’après les éléments remontés, le chef de l’État saisit l’occasion du Conseil des ministres suivant pour marquer sa position, en rappelant qu’il a donné des instructions dès septembre pour restructurer sa coalition.

RFI résume la situation en ces termes : « Bras de fer entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ».
Le ton est donné : la crise n’est plus larvée, elle est visible.

3. Un conflit de méthodes, de tempo et de culture institutionnelle

Au-delà des actes symboliques, le conflit Sonko–Diomaye révèle une divergence plus profonde : leur rapport au pouvoir, au temps politique et aux institutions.

D’un côté, Ousmane Sonko apparaît comme un « éternel opposant », pour reprendre les mots de
l’analyste invité dans la vidéo. Même à la tête de la Primature, il conserve les réflexes d’un tribun de
l’opposition : langage frontal, mobilisation de masse, défiance assumée face au protocole républicain.

De l’autre, Bassirou Diomaye Faye tente d’imposer une logique de présidentialisation et de normalisation institutionnelle. Il est décrit par une partie de la presse comme « plus conciliant » avec certains anciens responsables de l’ère Macky Sall, là où Sonko souhaiterait des ruptures plus nettes et plus rapides.

La question des congés du Premier ministre, annoncés sans précision et sans mention claire de
l’intérim dans le communiqué du Conseil des ministres, illustre cette tension autour des règles de bienséance républicaine. Une manière, pour certains, de signifier que Sonko se place au-dessus ou à côté du cadre institutionnel classique.

Pour  Courrier International, on est passé « du duo au duel » au sommet de l’État : un bicéphalisme
instable, où chacun cherche à incarner le vrai centre de gravité du pouvoir.




4. Un « clash » annoncé ? Quand la politique devient le cimetière des amitiés

Pour de nombreux observateurs, ce qui se joue aujourd’hui à Dakar n’est pas un simple malentendu politique, mais bien un affrontement de trajectoires. Jeune Afrique parle d’un « affrontement inévitable » entre les deux hommes, tant leurs logiques semblent désormais incompatibles.

Issus d’un même combat, passés par l’épreuve de la prison, portés par une même promesse de rupture, Sonko et Diomaye voient aujourd’hui leurs chemins diverger : l’un incarne la radicalité du tribun, l’autre tente de stabiliser la fonction présidentielle.

La conclusion des uns résonne comme un avertissement : « La politique, c’est le cimetière des amitiés. » Au Sénégal comme ailleurs, les alliances les plus fortes peuvent se briser sur l’écueil de l’ambition et de la conquête durable du pouvoir.

5. Enjeux pour le Sénégal et pour la région

Pour le Sénégal, les enjeux sont considérables :

  • Stabilité institutionnelle d’un exécutif désormais perçu comme divisé.
  • Cohésion de la coalition « Diomaye Président », fragilisée par les rivalités internes.
  • Lisibilité de la gouvernance face aux défis économiques, sociaux et sécuritaires.

Pour la sous-région ouest-africaine, ce bras de fer est scruté de près. Le Sénégal a longtemps été présenté comme un modèle de stabilité démocratique. Voir le pays se débattre avec un conflit d’une telle intensité au sommet de l’État ne peut qu’alimenter les interrogations, à l’heure où d’autres pays du Sahel affrontent coups d’État, transitions prolongées et recompositions géopolitiques.

Entre légitimité constitutionnelle du président et légitimité populaire revendiquée par Sonko, c’est l’architecture même du pouvoir sénégalais qui se trouve interrogée. La suite dépendra autant de la capacité des deux hommes à trouver un compromis que de la pression de leurs bases respectives.

Farafinet.info continuera de suivre, avec rigueur et prudence, l’évolution de cette crise inédite au
cœur de l’exécutif sénégalais.
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