Ouagadougou, Burkina Faso — Sous les ovations d’une salle comble, le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté a remporté l’Étalon d’or de Yennenga, plus haute distinction du FESPACO, pour son film « Katanga, la danse des scorpions ». Ce sacre survient 28 ans après celui de Gaston Kaboré et consacre une œuvre puissante, qui revisite la tragédie shakespearienne de Macbeth dans un contexte africain. Le trophée est assorti d’une récompense de 20 000 000 FCFA.

« C’est un film intemporel », a déclaré le réalisateur burkinabè Hervé Eric Lingani, saluant l’originalité et la profondeur du film. « Merci à Dani de nous avoir redonné de l’espoir », a-t-il ajouté avec émotion.

Un film entre tradition et modernité

« Katanga, la danse des scorpions » se distingue par sa capacité à tisser des liens entre tradition et modernité, tout en abordant des thématiques universelles comme la quête du pouvoir, la trahison et le sacrifice. La comédienne Viviane Yanogo a exprimé sa fierté : « Il a vraiment travaillé le thème de nos valeurs culturelles. Quand j’ai vu le film, j’ai crié ‘Waouh !’ ».

Le film a également reçu le Prix du public de la Radiodiffusion Télévision du Burkina avec une enveloppe de 3 000 000 FCFA, confirmant l’adhésion populaire et l’émotion suscitée par cette fresque épique.

Boubacar Gakou TOURE primé pour « Klema, Terre verte »

Le Mali a également brillé avec le documentaire « Klema, Terre verte » de Boubacar Gakou TOURE, qui a reçu le Prix Spécial de l’Assemblée Législative de Transition du Burkina Faso et une Mention Spéciale dans la Section Perspectives. À travers un regard sensible et engagé, le film explore les conflits fonciers et la coexistence difficile entre agriculteurs et éleveurs dans la région de l’Office du Niger.

Boubacar Gakou TOURE, ému, a déclaré : « Ce prix est un message d’espoir pour les communautés rurales du Mali ». Le trophée était assorti d’un chèque de 7 000 000 FCFA.

Les autres lauréats marquants du FESPACO 2025

Le palmarès a également récompensé des œuvres venues de tout le continent :

• Étalon d’argent de Yennenga : « The village next to paradise » de Mo Harawe (Somalie), avec 10 000 000 FCFA.
• Étalon de bronze de Yennenga : « On becoming a guinea fowl » de Rungano Nyoni (Zambie), avec 5 000 000 FCFA.
• Prix Oumarou Ganda : « Who do I belong to » de Meryam Joobeur (Tunisie).
• Prix Samba Félix N’Diaye : « Catcher » de Derhwa Kasunzu (RDC).
• Prix Président Thomas Sankara : « Our land, our freedom » de Meena Nanji et Zippy Kimundu (Kenya), avec 5 000 000 FCFA.

Ces distinctions témoignent de la diversité et de la vitalité du cinéma africain, capable de traiter des enjeux contemporains tout en valorisant les patrimoines culturels du continent.

Une édition sous le signe de la résilience et de l’espoir

Le FESPACO 2025 a réuni plus de 170 films de 35 pays africains, offrant une tribune exceptionnelle aux récits africains. La thématique de cette édition, axée sur la souveraineté et la résilience, a résonné avec force à travers les œuvres primées.

Entre hommage aux traditions et réflexions sur l’avenir du continent, le FESPACO 2025 s’achève en laissant entrevoir un cinéma africain plus fort, engagé et résolument tourné vers l’avenir.

Boubakar Sidibé — Farafinet.info