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MASA.LAB | Côte d’Ivoire : S’ouvrir le vaste champ de l’édition musicale

S’il n’y a pas d’éditeur musical, a témoigné le formateur Serge APKATOU, une œuvre musicale est condamnée à mourir parce qu’elle n’aurait pas rencontré un interprète, un producteur, un annonceur, une agence conseil en communication, un exploitant de jeux vidéo, etc.
Formation sur l’édition musicale au siège du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA) Formation sur l’édition musicale au siège du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA)

En partenariat avec l’Ambassade France en Côte d’Ivoire, le Masa.Lab, hub de la structuration du spectacle vivant, a initié du 26 au 28 juin 2026 une formation sur l’édition musicale avec pour objectif majeur de permettre aux artistes, managers, producteurs et porteurs de projets de maîtriser les fondamentaux de l’édition musicale et mieux structurer une carrière d’artiste.

 

Ladite formation, d’un fort intérêt, s’est tenue au siège du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA). Les participants ont pu, en trois jours, renforcer leurs compétences sur ce pilier essentiel du secteur musical autour des thématiques que sont les enjeux de l’édition musicale (droits, contrats, structuration dans l’édition musicale), enjeux et pratiques de l’édition musicale.

 

Juriste d’affaires, spécialiste du droit de la propriété intellectuelle (propriété littéraire et artistique et propriété industrielle) et du droit des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), Serge APKATOU – par ailleurs Directeur général adjoint du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) et l’éditeur musical Gabin BAO, directeur général de 7 Etoiles Consulting (7EC), en étaient alternativement les formateurs.

Artistes, managers, producteurs, porteurs de projets, etc. ont pris part à la formation sur l’édition musicale
Artistes, managers, producteurs, porteurs de projets, etc. ont pris part à la formation sur l’édition musicale

Des fondamentaux de l’édition musicale, a expliqué Serge APKATOU, il faut retenir que c’est un « maillon clé de l’industrie musicale qui met en rapport un éditeur musical et un auteur d’œuvre musicale ». Aussi l’éditeur peut-il être le parolier ou le compositeur. Du rôle de l’éditeur musical dans l’édition musicale, il peut être soit à l’origine de la création, soit à l’origine de l’exploitation efficiente de l’œuvre.

 

SANS EDITEUR MUSICAL, UNE ŒUVRE EST CONDAMNEE A MOURIR

« C’est à l’éditeur que revient la charge d’entrer en contact avec un annonceur ou une société de production de films pour proposer le service de l’œuvre de l’auteur en termes de l’utilisation publicitaire. Mieux, précise Serge AKPATOU, le rôle de l’éditeur est de placer l’œuvre musicale (parole ou mélodie brute avant enregistrement) en interprétation (chercher des interprètes, des producteurs pour financer l’enregistrement de l’interprétation pour en faire un enregistrement qui sera vendable), ou d’offrir à une composition musicale les meilleurs débouchés commerciaux possibles en termes d’exploitation et d’en tirer des revenus pour l’éditeur qu’il représente et pour lui-même ».

 

Ce professionnel (éditeur) qui est un tiers de confiance pour l’auteur qui lui confie sa création, en vue de lui trouver des débouchés, met à la disposition du second sa technicité avec en contrepartie la cession de droit d’auteur « vu que l’auteur ne devrait se consacrer qu’à son activité de création ».

Somme toute, l’éditeur musical qui apporte des revenus supplémentaires, « c’est tout bénéfice pour l’auteur qui n’a pas investi ».

Formation initiée par le Masa.Lab pour maîtriser les fondamentaux de l’édition musicale et mieux structurer une carrière d’artiste
Formation initiée par le Masa.Lab pour maîtriser les fondamentaux de l’édition musicale et mieux structurer une carrière d’artiste

Dans ce cas, en termes de droit d’auteurs, l’éditeur « ne gère que les droits qui restent à l’auteur après ceux qu’il a apportés à la société de gestion collective comme le Burida », a souligné Serge AKPATOU.

« Les gens ont tendance à penser, à tort, que le Burida gère l’entièreté des droits des auteurs. Ce n’est pas le cas, précise le directeur général adjoint. Le Burida gère une partie des droits et une autre partie est gérée par l’auteur ».

C’est aussi le cas, poursuit-il, lorsqu’une œuvre musicale associée à une œuvre audiovisuelle, génère des droits dits de synchronisation. Ces droits sont gérés par l’éditeur et non par la société de gestion collective.

Autrement dit, l’éditeur musical ne gère d’autres droits que les droits reconnus à l’auteur par la loi. A savoir le droit de reproduction, droit de représentation, droit de location, droit de prêt, droit de distribution, etc.

 

Malgré ce vaste champ qu’offre l’édition musicale, s’il est à constater que des auteurs peinent à trouver des éditeurs musicaux, Serge APKATOU y voit « un défaut de connaissances ». Sans oublier, au plan national, une absence remarquée « depuis toujours » d’éditeurs musicaux, en dehors de ceux exerçant dans des maisons de disques étrangères, en Côte d’Ivoire.

 

Aujourd’hui, outre l’éditeur musical ivoirien 7 Etoiles Consulting (7EC), le DGA du Burida fait malheureusement le constat que « depuis toujours, en Côte d’Ivoire, mis à part les éditeurs qui exercent dans le cadre des maisons de disques que nous avons localement, les éditeurs professionnels brillent par leur absence ».

 

Un appel lancé aux professionnels ivoiriens des Industries Culturelles et Créatives (ICC), à investir davantage dans l’édition musicale en Côte d’Ivoire afin de créer, pour les créateurs, de la richesse que génère l’édition musicale.

L’éditeur dispose d’un éventail de compétences qu’il déploie pour le bien-être des artistes (Ph. Koné Seydou)
L’éditeur dispose d’un éventail de compétences qu’il déploie pour le bien-être des artistes (Ph. Koné Seydou)

« S’il n’y a pas d’éditeur musical, a témoigné le formateur Serge APKATOU, une œuvre est condamnée à mourir parce qu’elle n’aurait pas rencontré un interprète, un producteur, un annonceur, une agence conseil en communication, un exploitant de jeux vidéo, etc. Donc, il y a tellement de débouchés que seul un éditeur aguerris peut permettre à l’auteur de réaliser pour mieux s’enrichir ».

 

MIEUX TIRER PROFIT DE L’EDITION MUSICALE

Enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Dr Henri KOSSOUNOU Kouakou Luc, par ailleurs secrétaire général du Conseil ivoirien de la musique, a salué et relevé l’importance de la formation sur l’édition musicale qui, dans son fonctionnement, est « un élément de la chaine des valeurs dans l’industrie musicale en particulier, et dans l’industrie créative et culturelle en général ». S’il est à déplorer que les gens ignorent ce que représente l’éditeur musical, pour lui, il (l’éditeur) est un « maillon essentiel » car, là où le producteur d’œuvres musicales a des insuffisances, l’éditeur les comble grâce à l’ensemble de ses compétences qu’il met à la disposition des auteurs et compositeurs (artistes en général). De ses prérogatives, l’éditeur dispose d’un éventail de compétences qu’il déploie pour le bien-être des artistes, admet l’auteur-compositeur, arrangeur et interprète, Dr KOSSOUNOU.

Dr Henri KOSSOUNOU Kouakou Luc, auteur-compositeur, arrangeur et interprète, secrétaire général du Conseil ivoirien de la musique, membre de la commission musicale du Burida
Dr Henri KOSSOUNOU Kouakou Luc, auteur-compositeur, arrangeur et interprète, secrétaire général du Conseil ivoirien de la musique, membre de la commission musicale du Burida

De cette méconnaissance dans la conscience populaire de ce qu’est l’édition musicale, « quand on parle d’édition, déplore l’enseignant-chercheur, on fait généralement référence à l’édition de livres et de documents ». Pourtant, le champ de l’édition musicale qui est tout « autre chose », est bien vaste. De l’avantage à tirer des compétences de l’éditeur musical, ce dernier peut, argumente l’auteur-compositeur Dr Kossounou, proposer soit à des artistes des œuvres déjà composées en vue de leur réinterprétation, soit à des entreprises des ringtones (sonneries) pour les call services. Cela, dans l’optique de multiplier les sources de revenus de l’artiste. Selon Dr KOSSOUNOU, membre de la commission musicale du Burida, en dehors des droits d’auteurs que génèrent une œuvre musicale, il y a des ressources connexes méconnues que peuvent générer cette œuvre en termes de plus-value.

Dr Henri KOSSOUNOU, à la guitare basse (au milieu)
Dr Henri KOSSOUNOU, à la guitare basse (au centre)

Koné SEYDOU

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