Après un franc succès à l’esplanade lagunaire en 2020, où la scène consacrée à la Zone Street avec son fond très inspiré artistiquement a marqué plus d’un, un itinéraire nouveau a été donné à la Street. Pour la 12è du MASA, la Zone Street a été délocalisée au Parking de l’administration, exploité pour la première fois pour un spectacle. A l’occasion, les cultures urbaines qui s’y expriment du 8 au 11 mars 2022, se sont appropriés et investi l’espace. Transformé, l’attraction est grande.
Les street artistes, avec pour coordinateur Baladistes (Cameroun) et Watone sont passés par là. Graffiti, peinture murale, l’espace où se côtoient musique, street fashion (mode), arts visuels, street dance, a été “designé” – de manière non conventionnel – au goût des artistes peintres et étudiants et sous le regard du coordinateur général de la Zone Masa, l’artiste KAJEEM. À côté du festif, il ne faut perdre de vue le volet marché.
“Des gens veulent réduire le Masa à un festival mais, il est avant tout un marché”, rappelle KAJEEM.
Une fois dans le marché, pour arriver à la Zone Street, il suffit pour le festivalier de suivre – depuis l’entrée principale du Palais de la Culture Bernard Dadié – de gigantesques pas peints sur le bitume et voir, au bout de la Street (rue), se dresser devant soi, six grandes lettres : LA ZONE.
Bienvenu (e.s) dans l’espace qui célèbre les cultures urbaines. À l’ouverture le 8 mars, le designer Sky Day Dsd (Kenjio Yvan Steve, de son vrai nom), créateur de mode camerounais y a fait son show. Côté musique, la scène a été occupée par les artistes Jean Gardy (Canada), les Ivoiriens Fior 2 Bior et Defty, 3XOJ du Maroc.
“Qu’on le veuille ou pas, c’est le mouvement le plus fort aujourd’hui qui réunit toutes les capitales”, soutient le rapeur Didier AWADI (Sénégal). D’où la place des cultures urbaines dans le MASA, se Awadi, responsable des relations publiques de La Zone Street.
C’est après avoir trouvé le MASA d’avant 2020 “suffisamment pas sexy” – dixit l’ex-directeur Yacouba Konaté – que des opérateurs culturels, eux-mêmes artistes, ont élaboré et soumis le programme devenu Masa Street Zone dont le directeur artistique est Ngadjui TOKO (Didier Toko) du Cameroun.
Dans le but de transmettre, créer des liens et permettre à la jeunesse “d’être interconnectée”, le collectif Art graphique Masa Zone – pour y fondre les individualités a vu le jour. Avec pour président KAJEEM, le comité comprend : Awadi, Nash, Didier Toko et Nunshack
“Pour nous, il était évident que le MASA devait évoluer”, affirme Didier Awadi. De part ce collectif, ils entendent ainsi donner de la force aux cultures urbaines sur le continent.
De la naissance de ce collectif, indique son président, il faut garder à l’esprit d’être ensemble et apprendre aux plus jeunes à travailler ensemble.
Vu que “les cultures urbaines font que toutes les capitales sont liées”, à moyen terme, révèle KAJEEM, le collectif prévoit la création d’un festival, cadre d’expression qui permettra de créer ces liens.
Koné SEYDOU