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Côte d’Ivoire – Détention de Joël N’Guessan : Une parole politique jugée trop libre ?

L’ancien ministre ivoirien des Droits de l’Homme, Joël N’Guessan, a été placé sous mandat de dépôt le 19 juin 2025, après des propos jugés offensants envers l’institution judiciaire.

Cette interpellation soulève des questions majeures sur la liberté d’expression politique et l’indépendance de la justice à la veille d’une échéance présidentielle cruciale.

Abidjan, le 20 juin 2025 – Le climat politique ivoirien vient d’être secoué par l’incarcération de Joël N’Guessan, figure bien connue de la scène politique et ancien ministre des Droits de l’Homme. Placé en détention préventive sur la base d’une interview jugée désobligeante pour la justice, l’affaire fait déjà couler beaucoup d’encre.

Une critique jugée subversive

Dans une interview publiée le 18 juin 2025, Joël N’Guessan avait mis en cause certains magistrats, qu’il estime être à l’origine de la crise politique actuelle, citant notamment le refus de délivrance d’un certificat de nationalité ivoirienne au candidat présumé Tidjane Thiam. L’ancien ministre n’avait pas nommé de magistrat en particulier, mais ses propos ont été jugés suffisants pour être qualifiés de « discrédit jeté sur la justice ».

Une inculpation controversée

Le mandat de dépôt, signé par la juge Mandodja Koko Hortence et exécuté à la demande du Procureur de la République, invoque les articles 179-1er (outrage à magistrat), 190 (incitation à la désobéissance), 273 et 275 (atteinte à l’ordre public) du Code pénal ivoirien. Ces chefs d’accusation s’appuient sur une interprétation élargie de propos tenus dans un cadre politique.

Le débat juridique et démocratique

Des juristes, ONG et activistes, notamment le mouvement FIER dirigé par Jean Bonin Kouadio, ont réagi avec fermeté. Ils soulignent que la liberté d’expression, même virulente, est garantie par la Constitution ivoirienne (article 19), la Charte africaine des droits de l’Homme (article 9) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 19).

Selon eux, cette interpellation pourrait créer un précédent dangereux : celui de la criminalisation de la parole politique. Pour FIER, le droit ivoirien n’autorise pas à pénaliser une opinion sans trouble à l’ordre public avéré ni diffamation ciblée.

Une justice sous pression ?

Le contexte électoral rend l’affaire encore plus sensible. Pour plusieurs analystes, l’exécution d’un mandat de dépôt sur la base de simples critiques dénote une volonté de réguler le discours politique par la répression judiciaire.

Les juridictions internationales, notamment la Cour européenne des droits de l’Homme (arrêts Castells c. Espagne, Karacsony c. Hongrie), ont toujours affirmé qu’en période pré-électorale, les excès de langage sont tolérés plus largement, dès lors qu’ils ne menacent pas directement la paix publique.

Une alerte pour la démocratie ivoirienne

Cette affaire révèle une tension croissante entre liberté d’opinion et volonté de contrôle institutionnel. Si l’indépendance de la justice est essentielle, sa respectabilité passe aussi par sa capacité à supporter la critique, surtout en période présidentielle.

Conclusion : Le cas Joël N’Guessan interroge sur les limites de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire et sur le rapport entre justice, politique et liberté. En démocratie, la critique doit être encadrée, mais jamais muselée.

📎 Lire aussi :
Mandat de dépôt officiel (Image)
Communiqué du Procureur de la République

Signé : @farafinetcom

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