Par farafinetcom | Farafinet.info – Publié le 28 juin 2025

🎭 La star n’est pas au-dessus du contrat

Ce qui s’est passé autour du concert d’Iba One à Paris ne relève ni du malentendu, ni d’un simple problème de logistique. C’est l’exemple parfait d’un déséquilibre devenu banal : celui où les artistes pensent être les patrons du spectacle, alors qu’ils en sont juste les prestataires.

IBA ONE accuse son producteur de tous les torts : salle non payée, logistique absente, sécurité et hébergement non assurés.
Mais les documents et le droit de réponse publié montrent une autre réalité : billetterie désastreuse, retard dans les démarches, absence de coordination avec les équipes techniques. Et surtout, un mépris pour les règles de base d’un événement international.

💥 Quand l’ego devient plus fort que le contrat

Ce comportement n’est pas nouveau. De nombreux artistes africains, une fois portés par la notoriété locale ou l’illusion des vues YouTube, refusent toute discipline contractuelle.
Dans leur tête, ce sont eux la marque, eux le pouvoir, eux la vérité.

« C’est à cause de l’organisateur » : une phrase devenue refuge dès que le public gronde.

Sauf qu’un concert au Zénith, ce n’est pas un show de quartier à Missabougou. C’est une machine à 40 000 € minimum, avec des exigences strictes. Et si un artiste vend 301 billets sur 6 800, ce n’est pas la faute du producteur.

🧠 Petit rappel aux artistes : vous êtes engagés pour exécuter, pas pour dominer

Un artiste, aussi talentueux soit-il, n’est pas le client.
Le client, c’est le public.
Le commanditaire, c’est le producteur.
L’artiste est prestataire d’un service scénique, engagé pour se présenter à l’heure, répéter, exécuter, respecter les clauses du contrat.

Et lorsque ça échoue, il faut avoir le courage de regarder aussi de son côté.

📚 Ils l’ont appris à leurs dépens

L’histoire du showbiz est pleine d’exemples :

• Fally Ipupa, recalé en 2013 à Londres pour retard abusif, a dû revoir son organisation.
• Youssoupha, en 2016 à Montréal, accusé de n’avoir pas respecté le temps de scène prévu.
• Koffi Olomidé, plusieurs concerts annulés à l’international, non pas à cause des promoteurs, mais de ses propres décisions unilatérales.

Dans tous ces cas, les artistes ont cru que leur notoriété suffisait à imposer leur loi. Ils se sont trompés.

📉 Iba One : une star du Mali, pas encore un nom d’affiche mondial

Le pari du Zénith était ambitieux. Trop ambitieux ? Probablement.

Mais vouloir forcer la réussite à coups de likes et de buzz ne suffit pas à remplir une salle. Les fans Facebook ne sont pas des acheteurs de tickets.
Et quand on imprime 1 700 billets et qu’on en vend moins de 100 physiquement, il faut s’interroger, pas accuser.

🔥 Ce qu’il faut retenir : la communication n’est pas l’arme des plus bruyants

IBA ONE a tenté de prendre le dessus en publiant un communiqué accusateur, jouant sur l’émotion, sur la frustration des fans.
Mais la réalité est plus nuancée. Et pour une fois, le producteur a répliqué avec des faits.

📌 Ce n’est pas parce qu’on a une page Facebook puissante qu’on détient la vérité.
📌 Ce n’est pas parce qu’on crie plus fort qu’on a raison.
📌 Et ce n’est pas parce qu’on a du talent qu’on est au-dessus des règles.

⚠️ Leçons pour la scène musicale africaine

• Respecter les organisateurs, surtout ceux qui investissent à l’étranger.
• Ne jamais signer un contrat qu’on ne comprend pas ou qu’on ne compte pas honorer.
• Ne pas humilier publiquement des partenaires sans preuves solides.
• Préparer sérieusement un concert, même quand on est “star”.

🔚 CHUTE

Le naufrage du concert d’IBA ONE doit servir d’avertissement.
L’Afrique ne gagnera sa place dans l’industrie du spectacle mondial que si ses artistes deviennent aussi professionnels que leurs producteurs.