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Décès de Jimmy Cliff, légende du reggae : l’Afrique perd une voix de résistance

🌍 En Afrique de l’Ouest, les transitions s’enchaînent, les peuples résistent et l’avenir s’écrit à la plume de la souveraineté. Farafinet.info donne la parole aux voix du terrain, celles qui vivent l’Afrique, la pensent, et la bâtissent, loin des plateaux d’illusion.


 



Monument du reggae jamaïcain, acteur et voix de la contestation douce, Jimmy Cliff est décédé le
24 novembre 2025 à Kingston, à l’âge de 81 ans, des suites d’une crise convulsive
suivie d’une pneumonie. De Many Rivers to Cross à I Can See Clearly Now, son œuvre a accompagné
les combats, les amours et les doutes de millions d’Africains. Farafinet.info lui rend hommage.

Une annonce venue d’Instagram, un choc planétaire

C’est son épouse, Latifa Chambers, qui a brisé le silence dans un message publié sur Instagram,
appelant les fans du monde entier à se souvenir de l’homme autant que de l’artiste. Elle y explique que Jimmy
Cliff a « traversé le fleuve » après une crise convulsive, compliquée par une pneumonie, et remercie
les équipes médicales qui l’ont accompagné jusqu’au bout.

Annonce officielle :

En quelques heures, les hommages ont afflué de Kingston à Londres, de Lagos à Dakar, rappelant la dimension
véritablement mondiale de sa musique. À Kingston, les radios ont aussitôt remis en rotation ses standards.
Sur les réseaux sociaux, les messages d’adieu alternent citations de ses chansons, photos de vieux vinyles
et souvenirs de concerts improvisés dans les campus africains. Pour beaucoup de familles, la voix de Jimmy
Cliff est liée à des moments précis : un mariage, un départ en exil, une nuit de veille pendant une crise
politique.


De Somerton à Kingston : un jeune Jamaïcain qui rêvait plus loin que son île

James Chambers le 30 juillet 1944 dans la paroisse de Saint James, en Jamaïque,
Jimmy Cliff grandit dans un environnement modeste où l’Église, la radio et les sound systems de quartier sont
les premières écoles de musique. Très tôt, l’adolescent écrit des chansons et tente sa chance à Kingston,
capitale bouillonnante où se croisent ska, rocksteady et les prémices du reggae.

Il enregistre son premier succès, Hurricane Hattie, au début des années 1960, alors que la Jamaïque
s’apprête à accéder à l’indépendance. Ces chansons d’un jeune homme encore frêle deviennent déjà la bande-son
d’un pays en mutation. Derrière la nonchalance apparente de sa voix, un fil rouge : parler des humiliations,
des guerres lointaines, des frontières fermées, mais aussi de la dignité et de l’espérance des gens ordinaires.

The Harder They Come : quand le cinéma ouvre la route du monde

En 1972, Jimmy Cliff prête ses traits à Ivanhoe Martin dans le film culte
The Harder They Come. Le long-métrage raconte l’ascension tragique d’un jeune rural
jamaïcain qui rêve de succès dans l’industrie musicale et se heurte à la corruption et à la violence. Le film
devient un classique du cinéma caribéen, et surtout une porte d’entrée vers le reggae pour les publics
européens, américains et africains.

La bande originale, portée par des titres comme Many Rivers to Cross ou
You Can Get It If You Really Want, fait le tour de la planète. Dans les campus africains des années
1970 et 1980, ces chansons circulent de cassette en cassette et prennent une dimension nouvelle : elles
parlent à la fois de l’injustice coloniale, des dictatures militaires, des migrations forcées et de la
persévérance nécessaire pour tenir debout.

Une voix qui reliait Kingston, Lagos, Abidjan et Bamako

Sur le continent africain, Jimmy Cliff n’est pas seulement un chanteur étranger admiré de loin. Il devient
progressivement un cousin musical. Ses tournées au Nigeria, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou en Afrique du Sud
rencontrent un public massif. Des artistes comme Alpha Blondy, Lucky Dube, Tiken Jah Fakoly ou Ismaël Isaac
n’ont jamais caché ce qu’ils doivent à sa manière de marier mélodie populaire et parole engagée.

Sa reprise de I Can See Clearly Now, dans le film Cool Runnings, lui offre un nouveau succès
mondial dans les années 1990. Mais, en Afrique, ce ne sont pas seulement les charts qui comptent :
c’est la façon dont cette chanson, lumineuse, a accompagné la fin de certains régimes autoritaires, les
premières élections pluralistes, les moments de réconciliation nationale ou simplement les réveils difficiles
après des nuits de couvre-feu.

Distinctions, reconnaissance et fidélité aux causes populaires

Deux fois lauréat du Grammy Award du meilleur album de reggae, intronisé au
Rock & Roll Hall of Fame en 2010 et décoré de l’Order of Merit, la plus
haute distinction jamaïcaine, Jimmy Cliff aurait pu se contenter de la gloire. Il est resté, pourtant, ce
chanteur qui se tient du côté des anonymes. Ses textes dénoncent la guerre, la pauvreté, les hypocrisies
politiques, sans jamais renoncer à la joie et à l’humour.

Son dernier album, Refugees, paru en 2022, prouve qu’il avait parfaitement saisi les failles de notre
époque : migrations forcées, frontières fermées, vies suspendues dans les campements et les bateaux. Pour
beaucoup de jeunes Africains qui rêvent d’Europe, la voix de Jimmy Cliff raconte à la fois la douleur de
l’exil et la nécessité de garder la tête haute.



Ce que l’Afrique retient de Jimmy Cliff

Au-delà des chiffres, des récompenses ou des classements, l’héritage de Jimmy Cliff se mesure à ce qu’il a
offert à celles et ceux qui n’avaient pas de micro : une langue pour dire leurs blessures et leurs rêves.
Dans les rues de Bamako, de Conakry, de Cotonou ou de Douala, ses chansons ont souvent servi de bande-son à
des manifestations pacifiques, à des sit-in étudiants ou simplement à des soirées de quartier où l’on refait
le monde en jouant aux cartes.

On se souviendra de lui comme d’un artiste capable de tenir ensemble la douceur et la colère, la spiritualité
et la lucidité politique. Sa musique rappelait que le reggae n’est pas qu’un rythme chaloupé, mais une manière
de dire : « nous sommes là, nous comptons, nous refusons de disparaître ».

En tirant sa révérence, Jimmy Cliff laisse derrière lui des dizaines d’albums, des bandes originales de films,
des collaborations avec les plus grands noms de la musique mondiale, mais surtout une émotion intacte :
celle que ressent tout auditeur lorsque, un soir de doute, résonne la promesse têtue de
You Can Get It If You Really Want.

Pour l’Afrique, qui se cherche entre fractures politiques, aspirations démocratiques et résistances culturelles,
cette voix demeure un repère. Les artistes partiront, mais leurs chansons continueront de voyager là où les
passeports et les visas ne passent pas. Jimmy Cliff s’en va, mais le fleuve qu’il a chanté continue de couler.

Rédaction Farafinet.info, en hommage à Jimmy Cliff et à toutes les musiques qui ont appris au continent
à transformer la douleur en dignité.

 


 

 

Monument du reggae jamaïcain, acteur et voix de la contestation douce, Jimmy Cliff est décédé le
24 novembre 2025 à Kingston, à l’âge de 81 ans, des suites d’une crise convulsive
suivie d’une pneumonie. De Many Rivers to Cross à I Can See Clearly Now, son œuvre a accompagné
les combats, les amours et les doutes de millions d’Africains. Farafinet.info lui rend hommage.

Une annonce venue d’Instagram, un choc planétaire

C’est son épouse, Latifa Chambers, qui a brisé le silence dans un message publié sur Instagram,
appelant les fans du monde entier à se souvenir de l’homme autant que de l’artiste.

Annonce officielle :

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véritablement mondiale de sa musique. À Kingston, les radios ont aussitôt remis en rotation ses standards.
Sur les réseaux sociaux, les messages d’adieu alternent citations de ses chansons, photos de vieux vinyles
et souvenirs de concerts improvisés dans les campus africains.

 

De Somerton à Kingston : un jeune Jamaïcain qui rêvait plus loin que son île

James Chambers le 30 juillet 1944 dans la paroisse de Saint James, en Jamaïque,
Jimmy Cliff grandit dans un environnement modeste où l’Église, la radio et les sound systems de quartier sont
les premières écoles de musique.

Il enregistre son premier succès, Hurricane Hattie, au début des années 1960, alors que la Jamaïque
s’apprête à accéder à l’indépendance. Ces chansons deviennent la bande-son d’un pays en mutation.

The Harder They Come : quand le cinéma ouvre la route du monde

En 1972, le film The Harder They Come fait de Jimmy Cliff un symbole mondial. Il incarne Ivanhoe Martin,
jeune rural rêvant de succès musical, confronté à la corruption et à la violence.

La bande originale, portée par Many Rivers to Cross et You Can Get It If You Really Want, devient
la porte d’entrée du reggae pour des millions de personnes en Europe, en Amérique et en Afrique.

Une voix qui reliait Kingston, Lagos, Abidjan et Bamako

En Afrique, Jimmy Cliff n’est pas seulement une star internationale : il est un cousin musical. Ses concerts
à Lagos, Abidjan, Dakar ou Johannesburg marquent durablement les scènes locales.

Sa reprise de I Can See Clearly Now accompagne les transitions politiques, les périodes de doute et les
renaissances sociales sur le continent.

Distinctions, reconnaissance et fidélité aux causes populaires

Lauréat de plusieurs Grammy Awards, intronisé au Rock & Roll Hall of Fame,
décoré de l’Order of Merit, Jimmy Cliff reste pourtant un artiste du peuple.

Son album Refugees, en 2022, témoigne de son attention aux parcours d’exil, aux frontières fermées
et aux vies suspendues.

 

Ce que l’Afrique retient de Jimmy Cliff

Pour l’Afrique, Jimmy Cliff aura été une voix qui met des mots sur les blessures et les résistances. Ses chansons
accompagnent les luttes citoyennes, les moments de joie et les instants de doute.

Jimmy Cliff s’en va, mais le fleuve de sa musique continue de couler, au-delà des frontières et des passeports.

Rédaction Farafinet.info, en hommage à Jimmy Cliff et à toutes les musiques qui ont appris au continent
à transformer la douleur en dignité.

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