Bamako, 22 octobre 2024 – La diplomatie malienne continue de jouer un rôle clé dans la réorientation des relations internationales au Sahel, une région aux multiples défis mais également riche en opportunités. C’est dans ce contexte que Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a inauguré le Séminaire de l’École de Maintien de la Paix ce mardi, en abordant la thématique cruciale : « Coopération internationale au bénéfice des États du Sahel : défis, enjeux et perspectives ». L’événement, placé sous la présidence du Général de Division Abdoulaye Maïga, Porte-parole du Gouvernement, a vu la participation d’éminentes figures politiques, militaires, administratives et académiques.

Le Sahel, région convoitée et en mutation

Dans son discours inaugural, Abdoulaye Diop a souligné la richesse et la diversité du Sahel, autant humaine que géographique. Il a néanmoins rappelé que cette même richesse constitue également la source des nombreux défis auxquels la région fait face, notamment les convoitises internationales exacerbées par les nouvelles rivalités géopolitiques. Selon le Ministre, le soutien de l’Ukraine au terrorisme est un exemple marquant des obstacles à la stabilité et au développement de la région. Cette affirmation audacieuse reflète les tensions actuelles au sein de la Confédération AES (Afrique de l’Ouest, Sahel et Sahara), dont la coopération internationale devient de plus en plus indispensable.

Le Ministre Diop a évoqué la création de la Confédération AES comme un tournant décisif dans la gestion des défis régionaux. Il a insisté sur l’importance de réponses endogènes et solidaires, favorisant la souveraineté des États sahéliens dans leurs relations avec les partenaires internationaux. Cette nouvelle dynamique marque la volonté des pays du Sahel de reprendre leur destinée en main, loin de l’assistanat perpétuel qui a longtemps caractérisé l’aide publique au développement.

Vers un partenariat gagnant-gagnant

La position du Mali, et plus largement celle de la Confédération AES, est désormais de construire des relations équilibrées avec les puissances internationales, basées sur des partenariats « gagnant-gagnant ». Le Ministre Diop a mis l’accent sur la nécessité de rompre avec les modèles traditionnels qui perpétuent la domination économique et politique de quelques grandes puissances. À cet égard, il a salué le rôle des BRICS comme alternative crédible aux institutions internationales traditionnelles telles que l’ONU ou le FMI, aujourd’hui en crise de légitimité.

Le Sahel, clé de voûte de l’avenir africain

En conclusion, Abdoulaye Diop a réaffirmé la place stratégique du Sahel, qui traverse quatre des cinq régions géographiques de l’Afrique. « Rien de durable ne pourra se construire en Afrique sans la prise en compte du Sahel », a-t-il déclaré. Il a invité les participants du Séminaire à approfondir les réflexions autour des dix questions essentielles soulevées durant son intervention, en vue de guider les futures actions de coopération dans la région.

Débat ouvert : Quelles perspectives pour la coopération internationale au Sahel ?

L’intervention du Ministre Diop ouvre le débat sur les perspectives de coopération internationale dans une région devenue le théâtre d’enjeux géopolitiques majeurs. Le Sahel, bien que traversé par de nombreuses crises, se positionne aujourd’hui comme un acteur incontournable dans la redéfinition des équilibres mondiaux. Les réponses aux défis sahéliens viendront-elles uniquement des acteurs régionaux ou nécessiteront-elles une refonte plus large des relations internationales ?