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Dépenses militaires en Afrique : pourquoi l’Algérie et le Maroc dominent, et pourquoi le Sahel reste loin du Top 10 en 2025

🌍 En Afrique de l’Ouest, les transitions s’enchaînent, les peuples résistent et l’avenir s’écrit à la plume de la souveraineté. Farafinet.info donne la parole aux voix du terrain, celles qui vivent l’Afrique, la pensent, et la bâtissent, loin des plateaux d’illusion.
Infographie montrant un insigne des FAMa, une patrouille militaire au nord du Mali et une policière malienne en action à Bamako, assemblée par le photojournaliste Boub’s SiDiBÉ. Infographie composée à partir de trois photographies réalisées par Boub’s SiDiBÉ : – un insigne des Forces Armées Maliennes (FAMa) ; – une patrouille militaire dans la région de Tombouctou (5ᵉ zone de défense) ; – une policière de la Police nationale du Mali photographiée lors de la fête annuelle de l’École nationale de police à Bamako. Montage réalisé dans un objectif documentaire illustrant les corps constitués chargés de la sécurité et de la protection des populations. (Aucune date ni position tactique précise — essentiel pour ta sécurité.)

Alors que l’Algérie et le Maroc dominent largement les budgets militaires africains en 2025, les pays du Sahel – pourtant confrontés à l’une des insécurités les plus graves du continent – restent loin du Top 10. Entre réalités économiques, rivalités régionales et urgences stratégiques, ce classement révèle une Afrique en pleine recomposition géopolitique.



Une Afrique qui réarme, mais avec des trajectoires divergentes

À l’échelle du continent, les dépenses militaires sont en pleine mutation. Alors que certaines puissances africaines accélèrent massivement leurs programmes d’armement, d’autres, pourtant situées dans des zones de conflit intenses, peinent à suivre la dynamique.

Le classement 2025, basé sur les données de Global Firepower et les compilations budgétaires internationales, révèle un contraste saisissant : l’Algérie et le Maroc dominent largement, tandis que les pays du Sahel — Mali, Burkina Faso, Niger — restent loin du Top 10, malgré une insécurité aiguë.

Cette évolution, parfois contre-intuitive, raconte une histoire profonde : celle d’un continent qui se réorganise stratégiquement, mais avec des capacités financières, industrielles et géopolitiques très inégales.

I. Un Top 10 dominé par l’Afrique du Nord

Selon les projections consolidées pour 2025, les pays qui consacrent les plus gros budgets à leur défense sont :

1. Algérie — 25 milliards $

L’Algérie détient, de loin, le budget militaire le plus élevé du continent. Sa stratégie repose sur :

  • une doctrine historico-sécuritaire solide,
  • une industrie militaire en développement,
  • l’environnement géopolitique tendu avec le Maroc,
  • la sécurisation du Sahara.

2. Maroc — 13,4 milliards $

Le royaume investit massivement dans :

  • la modernisation aérienne,
  • la défense côtière,
  • des alliances stratégiques (États-Unis, Israël),
  • un équipement technologique à haute valeur.

3. Égypte — 5,9 milliards $

Puissance démographique, puissance militaire historique : Le Caire reste un pilier de l’équilibre stratégique régional.

4 à 10. Nigeria, Libye, Afrique du Sud, Éthiopie, Tanzanie, Tunisie, Kenya

Ce groupe reflète la puissance économique (Nigeria, Afrique du Sud), les enjeux de sécurité (Libye, Éthiopie) ou la stabilité institutionnelle (Tunisie, Kenya).

📌 Conclusion partielle :
Le haut du classement est occupé par les pays qui ont à la fois des économies solides et une vision géostratégique structurée.

À l’inverse, les pays financièrement fragiles ou en transition politique investissent moins, malgré leurs besoins.



II. Le paradoxe du Sahel : insécurité extrême, budgets limités

Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso, Niger — font face depuis dix ans à l’une des insécurités les plus intenses du continent. Pourtant, leurs budgets militaires restent loin des standards continentaux.

Mali : ~0,93 milliard $
Burkina Faso : ~1,02 milliard $
Niger : ~0,44 milliard $

Ces montants, bien que significatifs pour leurs économies respectives, les positionnent autour de la 12e à la 25e place en Afrique.

Pourquoi un tel décalage entre menace et budget ?

1. Un PIB limité

Les capacités budgétaires des États du Sahel sont incomparables à celles de l’Afrique du Nord. Même un effort militaire important en % du PIB reste limité en valeur absolue.

2. Une économie sous tension

Inflation, dépréciation monétaire, faible industrialisation : les priorités budgétaires deviennent un exercice d’équilibre presque impossible.

3. Une dépendance à l’assistance extérieure

Les armées sahéliennes ont longtemps reposé sur :

  • les programmes de coopération,
  • les dons d’équipements,
  • les partenariats internationaux.

Le retrait de certaines forces étrangères a créé un vide, mais pas encore une capacité industrielle compensatoire.

4. Un coût élevé de la guerre asymétrique

Ce type de conflit consomme beaucoup… mais rapporte peu en infrastructures pérennes.
À la différence d’un État qui modernise son armée, un État en lutte contre des groupes armés investit surtout dans :

  • les opérations,
  • le maintien,
  • les urgences.

Peu de marges pour des programmes structurants.

III. Côte d’Ivoire : une puissance économique, un budget militaire intermédiaire

Avec environ 660 millions de dollars consacrés à la défense, la Côte d’Ivoire se situe dans une zone intermédiaire :

  • au-dessus du Niger,
  • au niveau du Ghana,
  • en dessous du Mali et du Burkina Faso.

Le pays dispose d’une armée en modernisation, d’un rôle stratégique en Afrique de l’Ouest et mène des opérations dans le nord.
Mais Abidjan privilégie encore la croissance économique plutôt qu’une augmentation rapide du budget militaire.

IV. Une carte militaire africaine en recomposition

L’examen de ces chiffres révèle une réalité profonde : L’Afrique vit une grande transition stratégique.

Le Nord s’arme pour dissuader

Algérie, Maroc, Égypte → compétition régionale, alliances multiples, enjeux méditerranéens et sahariens.

Le Sahel s’arme pour survivre

Mais avec des moyens incomparables à ceux du Nord.

L’Afrique de l’Est se militarise pour stabiliser

Éthiopie, Kenya, Tanzanie → sécurisation des frontières et zones insurgées.

L’Afrique australe se redéfinit

Afrique du Sud → armée techniquement avancée, mais budget en baisse.

V. Ce que cela révèle pour 2025 – et pour la suite

1. L’Afrique devient un marché militaire majeur

Partenariats nouveaux : Turquie, Chine, Russie, Inde, OTAN.

2. Les pays du Sahel devront moderniser

Drones, blindés résistants aux IED, technologies de communication.

3. Les écarts budgétaires redessinent les équilibres régionaux

4. Les populations demandent plus de transparence

Chaque dollar dépensé devient un sujet de débat public.

Un continent sous tension, un avenir stratégique à clarifier

Les dépenses militaires africaines ne révèlent pas seulement des chiffres : elles exposent les priorités, les fragilités et les ambitions des États.

Que le Mali, le Burkina Faso ou le Niger — pourtant au cœur de la tourmente — n’entrent pas dans le Top 10 montre que la sécurité n’est pas qu’une question de budget.
Elle est aussi une question de gouvernance, de stratégie, d’alliances et de projection à long terme.

L’Afrique réarme.
Reste à savoir si elle pourra, dans les années à venir, bâtir une architecture sécuritaire réellement durable.

 

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